dimanche 14 avril 2013

Démocratie locale, parent pauvre du national ?

Du fait de son histoire, la France est composée de différents échelons administratifs, péjorativement appelé millefeuille (communes, cantons, départements …). Plus récemment, d'autres étages sont venus s'ajouter à ceux existants en raison de nouvelles configurations : communautés de communes, métropoles … Sans oublier bien évidemment les niveaux national et européen qui chapeautent le tout.
Bref, tout cela a abouti à la multiplication des effectifs, des normes, des impôts ainsi qu'à l'enchevêtrement voire la redondance des compétences. Indéniablement une réforme de ce système est nécessaire afin de simplifier une articulation parfois saugrenue. Personnellement, je suis attaché aux départements et suis donc opposé à leur suppression comme cela est envisagé. En revanche, les cantons voire les régions sont peut-être d'une utilité discutable. Mais là n'est pas la question.
 
A chaque échelon donc son administration et ses élus. Elus qui ont normalement pour mission de traiter les enjeux correspondant à leurs fonctions. Depuis que je m'intéresse à la politique, mon attention s'est portée essentiellement sur le national. Cela s'explique en grande partie par le fait que c'est justement à cette échelle que sont fixées les grandes orientations du pays (modèle économique, système fiscal, politique étrangère …) qui influent sur notre vie. A mon sens, c'est donc à ce niveau que se joue la Politique avec un grand "p", que se dessine et décide notre modèle de société.
 
A l'inverse, j'ai longtemps considéré la démocratie locale avec dédain. Je pensais que les questions d'ordre local, et en particulier communal, se résumaient à l'installation de poubelles ou la construction d'aires de jeux.
En réalité, je me trompais. Car les enjeux locaux sont finalement bien plus stratégiques qu'il n'y parait. Plus que des problèmes de poubelles ou de parcs, ce sont des questions de transport ou d'urbanisme par exemple qui sont abordées avec des conséquences parfois majeures sur le quotidien. En somme, les thématiques sont certes différentes mais pas forcément moins intéressantes ni importantes.
On pourrait d'ailleurs, d'une certaine manière, faire une comparaison avec le monde de l'entreprise où l'échelon national correspondrait au niveau de la direction stratégique et le local au niveau opérationnel. Ainsi, chaque strate de décision a son importance dans le système global et tous deux sont étroitement liés. Chacun a donc besoin de l'autre pour fonctionner pleinement.
 
Si les Parlementaires sont donc indispensables à la bonne marche de notre pays (encore que l'Assemblée nationale se transforme de plus en plus en chambre d'enregistrement du fait de l'UE), il n'en reste pas moins que les élus locaux revêtent également une importance non négligeable, et en particulier les élus municipaux.
Cet attachement pour l'échelon communal est d'ailleurs nettement perceptible au travers de la forte participation (ou de la faible abstention selon les points de vue) aux élections municipales. De même, il apparaît que le maire est généralement le personnage politique préféré des Français.
 
Les raisons d'une telle affection sont finalement assez simples : la proximité et le concret.
La proximité tout d'abord. Décuplée dans nos villages où tout le monde se connaît, la proximité du maire avec ses administrés est généralement forte avec une importante présence sur le terrain et pas uniquement en période électorale.  Ainsi, les habitants d'une ville, même si cela est moins vrai pour les grosses métropoles, peuvent s'identifier assez aisément à leurs élus municipaux et tisser des liens plus étroits qu'avec des élus d'autres échelons.
Le concret ensuite. Indéniablement, les enjeux municipaux sont plus parlants pour nos concitoyens que la crise de l'euro ou la relance par la demande. Il est ainsi plus simple d'en saisir tous les tenants et aboutissants même si, reconnaissons-le, certains projets d'urbanisme tendent à se complexifier. Par ailleurs, les actions et résultats d'une équipe municipale sont visibles à plus courte échéance. De fait, l'avancée de la construction d'une école s'appréhende nettement mieux que l'impact de mesures socio-économiques sur le chômage ou le pouvoir d'achat.
 
On pourrait également ajouter un troisième élément à ces deux premiers. Mais celui-ci n'est pas forcément valable partout et pour tous. En revanche, je suis convaincu qu'il est un point essentiel de l'action municipale. Je pense ainsi au contact avec le réel, à la connaissance de la réalité. On le voit aujourd'hui, avec l'affaire Cahuzac par exemple, une (très) grande partie de la classe politique française évolue dans un monde complètement différent de celui de la majorité de la population. Malgré des visites de terrain (mais de quel terrain parle-t-on ?), nos gouvernants n'ont malheureusement pas  toujours conscience du quotidien des Français. Ce qui explique d'ailleurs parfois, outre le dogmatisme, l'incongruité des décisions prises.
A l'inverse, les élus municipaux sont, la plupart du temps et hormis dans les grandes villes, des citoyens comme les autres. On retrouve alors l'esprit de la célèbre formule d'Abraham Lincoln : "le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple".
 
Bien que je pensais le contraire il y a quelque temps, je suis maintenant persuadé que le mandat de conseiller municipal est une expérience hautement enrichissante. Celui-ci permet ainsi prendre part à la vie de la cité en restant en lien constant avec le terrain donc avec les habitants et leur réalité. De même, cela permet de mieux appréhender le fonctionnement d'une commune (budget, emploi, fiscalité …) tout en participant à son développement.
 
Si mon engagement politique se limitait dans un premier temps à des débats entre amis et à l'écriture d'articles sur ce blog, j'ai franchi un premier pas l'année dernière en prenant ma carte dans un parti politique. Au final, et pour diverses raisons, cet acte s'est résumé à un soutien purement financier.
En revanche, plus le temps passe et plus je ressens l'envie de me confronter à la réalité de la politique. En ce sens, le mandat de conseiller municipal pourrait être une possibilité à envisager sérieusement. Voila pourquoi, et même si cela ne reste qu'une hypothèse, je commence petit à petit à réfléchir à un projet  pour ma ville.

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