samedi 7 mai 2011

FFF : Mediapart tire à blanc

Depuis jeudi dernier, la Fédération française de football et le sélectionneur de l'équipe de France Laurent Blanc sont plongés dans un très sérieux embarras. Les révélations du site Mediapart de l'existence d'un projet, finalement abandonné, de mise en place de quotas ethniques dans les centres de formation ont entraîné la suspension samedi dernier du directeur technique national François Blaquart et l'ouverture de deux enquêtes, une conduite par la FFF et l'autre par le ministère des sports, qui devraient rendre leurs conclusions prochainement.
Source : lemonde.fr
 
S'il faut bien évidemment défendre la liberté de la presse, il ne faut pas pour autant tolérer que cette dernière ne cherche le scoop à tout prix, quitte à amplifier voire travestir la réalité. Dans cette affaire, il semblerait que c'est exactement ce qu'ont fait Mediapart et son directeur Edwy Plenel, plus connu pour son combat contre le gouvernement que pour sa mesure et sa retenue.
 
Mais passons, cela n'est pas l'essentiel encore que tout parte de là. Si l'on s'intéresse davantage aux faits et non au tapage ambiant, il apparaît que la polémique a été montée de toute pièce, enfonçant encore un peu plus une équipe de France qui n'en avait pas besoin.
 
Concrètement, deux points ont été abordés durant la réunion du 8 novembre 2010 qui est à l'origine de cette chasse aux sorcières. Le premier concerne le profil de joueurs sélectionnés. Il semblerait que la "tradition" soit de choisir des joueurs assez agressifs dans le jeu avec un physique important. A cet occasion, Laurent Blanc a tenu les propos suivants : "On a l'impression qu'on forme vraiment le même prototype de joueurs: grands, costauds, puissants. (...) Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les blacks. Et c'est comme ça. C'est un fait actuel".
Alors évidemment ces paroles sont maladroites mais sont-elles pour autant racistes ? Je ne le crois pas. Malheureusement, aujourd'hui nous en sommes arrivés à un point où il n'est plus possible de donner son avis, sous peine d'être taxé de raciste, de fasciste ... et de risquer une plainte de nos chères associations droits de l'hommistes. 
Bref, rien de bien condamnable hormis une faute de communication. Mais il faut toutefois signaler que cette réunion était privée et que son contenu n'aurait jamais dû fuiter dans la presse.
 
Le second point est relatif au binationaux, c'est à dire aux joueurs ayant deux nationalités et pouvant donc de ce fait choisir entre deux sélections nationales. Le débat a été posé car certains binationaux étaient formés en France et jouaient avec les équipes françaises de jeunes avant de rejoindre la sélection de leur "autre pays". Des solutions ont été proposées afin de limiter ce phénomène.
Se poser la question ne me semble pas illégitime, bien au contraire. En effet, il ne me semble pas normal que le contribuable français paye la formation de footballeurs qui iront grossir les rangs des équipes étrangères. Pour lutter contre cela, il pourrait être intéressant de mettre en place un dispositif similaire à celui de l'ENA. Concrètement, il s'agirait d'un engagement écrit à jouer pour l'équipe de France durant un certain laps de temps en échange de la gratuité de la formation. En cas de rupture de ce contrat, le joueur devrait alors rembourser tout ou partie des coûts engagés.
 
Dans cette histoire, Mediapart a donc créé une polémique de toute pièce afin de faire le buzz et d'accroître l'audience de son site internet. Une fois de plus la recherche du profit est à l'origine de bien des problèmes.
Personnellement, j'apporte mon soutien à Laurent Blanc et souhaite vivement que ce dernier reste en fonction afin qu'il continue à reconstruire une équipe de France qui en a bien besoin.
 
Outre des questions de morale, de déontologie et d'éthique, ce prétendu scandale soulève également deux interrogations qui me semblent très importantes et sur lesquelles il serait préférable de prendre position.
La première est relative à la confidentialité. Clairement la réunion du 8 novembre était une réunion privée. De ce fait, les propos tenus n'auraient jamais dû sortir dans la presse. Or aujourd'hui, la moindre parole prononcée dans un cadre particulier est très rapidement mise sur la place publique. Évidemment, sortis de leur contexte, des mots peuvent prendre un tout autre sens.
Cette prétendue transparence dans les actes et les discours revient donc aujourd'hui à rendre public de plus en plus d'informations qui relèvent de la sphère privée. Le risque est alors de tomber dans une psychose, chacun surveillant ses dires, pesant longuement ses mots ... ce qui conduira très probablement à la multiplication de discours aseptisés et sans réelle prise de position.
 
Le second aspect concerne la binationalité. Étant directement concerné par le sujet, je peux d'autant plus m'exprimer librement sur la question. En effet, je possède à la fois la nationalité française et la nationalité italienne depuis mon plus jeune âge. Néanmoins, outre une famille d'origine italienne, je n'ai aucun lien réel avec l'Italie. De fait, je ne parle pas la langue, ne connais pas son Histoire et ne m'y suis rendu qu'une fois de mon vivant. Pourquoi alors conserver les deux nationalités me direz-vous ? Et bien tout simplement car en abandonner une représente un véritable parcours du combattant dans les méandres de l'Administration.
Pour autant, je n'arrive pas à comprendre comment on peut avoir deux nationalités et s'en revendiquer. Je peux concevoir que l'on soit attaché à ses origines mais il est un moment où il convient de choisir sa patrie et de jouer pleinement son rôle de citoyen. En conséquence, il me semble nécessaire d'abolir la double nationalité et de mettre en demeure les binationaux de faire un choix.
Cela serait peut-être compliqué pour certains mais pour moi il va sans dire que ma décision s'impose d'elle même tant je n'ai qu'un seul pays : la France.

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